Danemora

Danemora est un lieu régulièrement visité par les élèves. C’est principalement du fer qui est extrait des mines qui comptent parmi les plus anciennes de Suède selon Edmond Nivoit.

Carte du trajet de Léon Janet, 1883, J 1883 (717).

Sept d’entre eux s’y rendent entre 1846 et 1883 :

– Charles Henri Gauldrée-Boileau en 1846

– Phillipe Jacques Edmond Fuchs en 1861

– Edmond Nivoit et Raoul Perrin en 1864

– Jules Dougados en 1879

– Léon Janet et Émile Roux de Bézieux en 1883.

En 1481, une ordonnance royale accorde à un archevêque suédois le quart des revenus des mines d’argent. Les premiers gisements de plomb et d’argent déçoivent et l’exploitation se concentre sur le fer. Les mines passèrent sous la tutelle d’exploitants privés au 17è siècle.

Les mines descendent à plus de 200 mètres sous la surface. 250 ouvriers travaillent au fond. Edmond Nivoit indique que la production est dans un état stationnaire à cause du manque de combustible, le transport n’étant possible qu’en hiver.

Carte géologique des environs de Danemora, Henri Roux de Bézieux, 1883, J 1883 (705). Trois points au bas de la carte signalent la ville de Danemora.

L’expédition de 1856 de la “Reine Hortense” passe par la ville de Danemora. Dans les “Voyages dans les mers du Nord” (1857), récit de cette expédition, les mines de Danemora sont “un des endroits sans contredits les plus intéressants de la Suède“. En voici la description comme indiquée dans l’oeuvre :

Un grand lac s’étend aux abords de la mine principale. C’est un voisinage redoutable. Pour se défendre contre ses irruptions souterraines, la mine a ses digues de granit et ses machines à vapeur. La mine elle-même est d’un aspect saisissant et unique dans son genre. C’est une immense crevasse béante, à ciel ouvert, large de 60 mètres et longue de 200. Entouré d’un rempart de pierre et animé par des machines en mouvement, l’abîme ouvre soudain ses vertigineuses profondeurs. Peu a peu l’œil s’accoutume à cet effrayant spectacle. On voit des ouvriers suspendus comme des insectes aux parois des galeries ; on distingue leurs mouvements; on entend le picotement de leurs outils qui résonnent avec un bruit sec au milieu des voûtes“.

Mines de Danemora, Léon Janet, 1883, J 1883 (717).

Sur les bords de l excavation s’avancent des planchers en charpente qui maintiennent les poulies des appareils d’extraction. Sur ces poulies glissent des câbles en fil de fer qui supportent de petits tonneaux d’un mètre de profondeur dans lesquelles on monte le minerai et qui servent aussi au transport des ouvriers. Les câbles s’enroulent sur des barillets tournés par des chevaux ou des bœufs. Trois personnes peuvent descendre à la fois, deux les pieds engagés dans la tonne, une
les pieds posés sur le rebord. La position de la troisième, suspendue ainsi dans l’espace, est en général peu recherchée par les visiteurs qui arrivent pour la première fois à Danemora. Ajoutez à cela que la tonne ne descend pas perpendiculairement ; qu’on est obligé de la guider à tout moment, afin d’éviter le contact dangereux des rochers saillants qui pourraient la faire chavirer et en verser le contenu dans l’abîme. Bref, pour être court, le voyage n’en est pas moins émouvant“.

Mais parmi les différents groupes métallurgiques qui concourent à la production du fer forgé, celui de Danemora figure au premier rang tant par l’importance des mines qui l’alimentent que par la qualité tout à fait exceptionnelle des fers qu’on y fabrique“.

Four gazogène d’Österby, près de Danemora, Léon Janet, 1883, J 1883 (717).