Sala

Sala est un centre de production argentifère suédois.

Carte du trajet de Léon Janet, 1883, J 1883 (717).

Ils sont six élèves à visiter les installations de Sala entre 1864 et 1886 :

– Edmond Nivoit et Raoul Perrin en 1864

– Léon Janet et Henri Émile Roux de Bézieux en 1883

– Paul Chapuy et François Villain en 1886.

La ville de Sala compte 4500 habitants en 1883.

La mine principale de Sala est la propriété de l’État. Les autres mines secondaires sont tenues par des particuliers. Celle sous le contrôle de l’État est exploitée depuis le XIII siècle selon Edmond Nivoit. François Villain cite le mémoire de Gabriel Auguste Daubrée (promotion 1834) et fait part de la légende suivante : “l’origine des mines de Sala paraît remonter à une époque très reculée, car en 1282, le roi Magnus Ladulas concéda des privilèges aux exploitants parce que, est-il dit dans l’acte, les anciens titres étaient égarés. On prétend que les premiers indices des filons de cette localité furent découverts sous un arbre déraciné par un des chefs qui envahirent la Westmanie en 1187 sous Kanut Ericsson“. M 1886 (1066)

Croquis géologique de Sala, Henri Roux de Bézieux, 1883, J 1883 (705).
Les environs de Sala, Henri Roux de Bézieux, 1883, J 1883 (705).

 

Le travail dans la mine

La mine de l’État descend à 360 mètres de profondeur. Elle est divisée en chambres d’abattage qui servent à la production de minerai, aux recherches ou à communiquer entre les puits d’extraction.

Edmond Nivoit remarque en 1864 que l’abattage de la roche à la poudre présente des difficultés. C’est la pyrofracturation (abattage par le feu) qui est donc utilisé. C’est un technique minière simple et ancienne mais qui montre que l’abattage à la poudre, technique plus récente, n’est pas applicable partout et qu’une technique plus simple est parfois plus efficace.

Un feu est allumé dans chaque chambre d’abattage : il dure du samedi soir après que les ouvriers soient sortis de la mine jusqu’au lundi matin lorsqu’ils reviennent. La fumée rend la mine infréquentable et donc les feux sont allumés quand les ouvriers ne travaillent pas.

200 ouvriers travaillent dans le centre de Sala en 1864 mais Léon Janet fait part de 60 ouvriers seulement en 1883. Ils achètent leurs outils et les explosifs.

En 1883, Henri Roux de Bézieux écrit que “la mine est propre et bien des touristes viennent la visiter”. Son compatriote Léon Janet rajoute que “la mine de Sala, fort intéressante à visiter pour le touriste, l’est beaucoup moins pour l’ingénieur“.

Croquis en coupe de la mine de Sala, Henri Roux de Bézieux, 1883, J 1883 (705).
Croquis en coupe de la mine de Sala, Léon Janet, 1883, J 1883 (717).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La mine de Sala ne produit pas de bénéfices lorsqu’Edmond Nivoit s’y rend en 1864. L’État y perd donc de l’argent. Toutefois, il ne peut fermer la mine car “certains droits d’origine féodale que possèdent les habitants de la ville et des campagnes environnantes leur assure un nombre minimum de jours de travail à la mine“.

En 1883, dans la conclusion de son journal de voyage, Léon Janet résume l’état des mines et usines scandinaves : il note que Sala “couvre à peine ses frais“.

Dans son mémoire de 1886, François Villain écrit que l’industrie de l’argent “a été beaucoup plus prospère, en Suède, dans la passé que dans le présent. Il y eut un temps où les mines servant à la production de ces métaux étaient nombreuses et prospères. Beaucoup de ces exploitations ont disparu”.

En 1884, les installations de Sala ont fourni, sur 15 000 tonnes de minerai extrait, 443 kilogrammes d’argent, 18 kilogrammes d’or et 459 kilogrammes de cuivre.