Des voyages soumis à l’approbation du Conseil d’administration

Les élèves partent habituellement d’abord en fin de deuxième année puis une seconde fois à la fin de sa troisième et dernière année de formation. Le règlement de l’École veut que le premier voyage se déroule en France et que le second ait lieu à l’étranger. Toutefois, lorsque les élèves voyagent en brigades (de 2 à 4 élèves), un élève de 2e année peut voyager à l’étranger s’il accompagne un élève de 3e année.

L’élève choisit lui-même la région dans laquelle il souhaite effectuer son voyage de même que son itinéraire. Cependant, le Conseil d’administration a un droit de regard sur ces choix. Il peut refuser un itinéraire ou le modifier. C’est le cas en 1885 : des itinéraires proposés par les élèves sont changés pour éviter que des voyages ne durent trop longtemps ou qu’ils n’aient lieu dans des endroits fréquemment visités.

Une fois l’itinéraire et les dates validés par le Conseil, l’élève n’a pas le droit de les modifier et doit justifier auprès de l’École de tout changement.

Le voyage a lieu pendant l’été ce qui peut mener à des situations cocasses. Lors de son voyage en 1839, Charles Galissard de Marignac fait part de quelques soucis logistiques dus au calendrier :

J’ai cherché autant que j’ai pu pendant mon voyage à visiter les usines où exerce cette industrie de métallurgie du fer. Mais j’ai rencontré à cet égard un obstacle très grave, qui s’est continuellement opposé à la réussite de ma mission. Il n’y a en effet en Suède qu’un très petit nombre d’usines où l’on travaille pendant l’été. D’anciens règlements s’opposent à ce que chaque maître de forge produise annuellement plus qu’une certaine quantité de fer ; ces lois ont principalement pour but de rendre les ouvriers aux travaux de l’agriculture pendant la saison où la terre réclame le plus leurs bras. Cette considération n’est pas la seule du reste qui limite à l’hiver et au printemps la durée des travaux actifs de la plupart des usines. Plusieurs s’arrêtent aussi à cause de l’insuffisance des cours d’eaux pendant l’été. En outre tous les transports se font dans ces pays pendant l’hiver à l’époque où les lacs et les rivières sont gelés et toutes les routes sont couvertes d’une neige endurcie, en sorte que la surface entière du pays est rapidement parcourue par des traîneaux, tandis que les communications sont beaucoup plus difficiles et plus lentes dans les autres saisons. M 1839 (238)

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