La méthode d’exploitation

Le propriétaire de la mine est souvent mentionné, que ce soit l’État comme le Parlement norvégien à Kongsberg ou une société privée comme la compagnie belge de la Vieille Montagne qui possède la mine et l’usine d’Ameberg. Chaque propriétaire est responsable de l’avancée des travaux dans ses installations.

Vue en coupe de la mine de Sala, Henri Roux de Bézieux, 1883, J 1883 (705).

Les journaux et mémoires des élèves font part de deux méthodes : celle à gradins droits et celle avec remblayage et gradins renversés.

La roche encaissante correspond à l’ensemble des roches et minéraux qui entourent dans le gisement le minerai que l’on souhaite extraire.

Vue en coupe de la mine de Falun, Charles Lallemand, 1879, M 1879 (1002). La roche encaissante est représentée par les traits bleus qui entourent la mine.

La méthode à gradins droits consiste à extraire le minerai de cette roche encaissante sans consolidation pérenne. Paul Chapuy donne de plus amples détails en 1886 : “dans presque tous les gisements de Suède, les roches encaissantes sont d’un solidité telle que les parois verticales atteignent parfois des centaines de mètres et peuvent se tenir plusieurs années sans offrir le moindre danger […] La méthode des gradins droits […] offre des dangers croissants à mesure que la mine s’approfondit. Elle est non compatible avec la régularité qui doit toujours accompagner une production considérable”. Cette méthode laisse “d’énormes excavations, tantôt à ciel ouvert, tantôt souterrains ; et souvent de grandes poutres de pin placées en travers, concourent à maintenir la paroi“. J 1886 (762)

Vue en coupe de la mine de Bipsberg, Edmond Nivoit, 1864, J 1862 (294).

Léon Janet fait part en 1883 des inconvénients de la méthode à gradins droits dans le centre de Persberg en Suède : “l’ancienne méthode d’exploitation encore en usage dans quelques chantiers est celle des gradins droits. Mais comme les fentes et les fissures étaient fréquentes dans ce gîte, les parois ne pouvaient être maintenus par des piliers, et l’on devait alors employer des boisages très dispendieux et gênant le travail régulier de la mine. Aussi a-ton adopté presque partout depuis deux ans la méthode par gradins renversés avec remblayage“. J 1883 (717)

L’entrée de la mine de Norberg, Henri Roux de Bézieux, 1883, J 1883 (705).

La méthode à gradins renversés, qui a remplacé celle à gradins droits, permet de consolider la roche encaissante une fois le minerai extrait grâce au remblayage. On comble l’espace laissé par le minerai extrait. On préserve la structure des murs et on évite ainsi le risque d’effondrement.

Le renouvellement de la méthode d’exploitation semble généralisé. Dans la mine de Sala en Suède, toujours selon Léon Janet : “on a continué à appliquer la même méthode en laissant toutefois des massifs et des piliers de protection pour s’efforcer d’éviter les éboulements. Toutefois comme, malgré toutes les protections, les voûtes s’effondrent encore de temps en temps, il est fortement question d’adopter la méthode à gradins renversés avec remblayage“. J 1883 (717

L’aérage de la mine et l’extraction de l’eau (problème majeur quand on travaille dans une mine) sont également des sujets régulièrement traités par les élèves.

Mine de Sala, Henri Roux de Bézieux, 1883, J 1883 (705).

Page suivante